L’abbé Pierre et Emmaüs à Esteville

Un film documentaire retrace la présence de l’abbé Pierre à Esteville : « Ressourcement et combats : l’abbé Pierre à Esteville » (2018). Découvrez-le sur la page dédiée en cliquant sur ce lien.

La Halte d’Esteville : un havre de paix et un lieu foisonnant

Le Centre abbé Pierre – Emmaüs est une propriété située dans la campagne proche de Rouen, dans le village d’Esteville. Suite à un don en 1964, grâce à Georges Lanfry, militant de la démocratie chrétienne, résistant, président des amis d’Emmaüs de Rouen et entrepreneur en monuments historiques, l’abbé Pierre adopte cet endroit et y installe sa chambre au premier étage de cet ancien manoir du XVIIIe siècle.

Toute sa vie, l’abbé Pierre a beaucoup voyagé. De nombreux endroits en France et dans le monde ont accueilli l’abbé Pierre pour des périodes allant d’une seule nuit à plusieurs années. L’abbé Pierre a eu longtemps un domicile en région parisienne (dans le Val-de-Marne, à Charenton puis Alfortville). Mais Esteville est pour lui, pendant 42 ans, un havre de paix privilégié.

Dès 1964, il apprécie le parc, la maison, le charme de la campagne normande et il conçoit de nombreux projets pour cette maison. Il imagine que ce lieu tranquille et beau pourra servir à de nombreuses personnes : une Halte, comme on l’appelle à l’époque, pour la formation de militants (création du Centre International de Rencontres et d’Etudes Sociales), une maison pour les personnes âgées, pour les jeunes en vacances, une communauté de compagnons âgés… Pour lui-même, c’est un lieu proche de son domicile en Ile-de-France, de sorte qu’il peut y venir pendant les week-ends et les vacances, afin de travailler au calme ou se reposer et s’éloigner des multiples sollicitations dont il faisait l’objet.

Pendant trente-cinq ans, l’abbé Pierre assure la présidence de l’association qui gère les lieux (1964-1999). Dans les années 60, il y crée une bibliothèque, pour la formation des personnes engagées à ses côtés. Il commence l’installation de ses archives personnelles et de sa photothèque, projet qui sera abandonné par la suite. Il y établit pendant quelques années le siège de son secrétariat de liaison des groupes Emmaüs du monde, avant que ne soient créés Emmaüs International et Emmaüs France.

Les bâtiments servent avant tout à loger des personnes qui en ont besoin. L’abbé Pierre n’y occupe qu’une petite place. Dès 1964, une petite communauté de compagnons bâtisseurs réside avec lui et rénove les lieux. En 1972 et pendant 27 ans, la Halte devient une maison de retraite où les compagnons âgés continuent d’aider les autres par leur travail basé sur la récupération. En 1999, la Halte d’Esteville accueille des jeunes et des personnes sans domicile ou en difficulté pour des séjours de rupture jusqu’en 2014. 

En 2012, un lieu de mémoire, espace muséal, est inauguré qui accueille toute l’année environ 14 000 personnes par an pour des visites, des animations, des temps pédagogiques, des ventes solidaires, des rencontres associatives, des concerts, des expositions temporaires, un festival pour les enfants…

L’abbé Pierre décide d’habiter à plein temps dans sa chambre d’Esteville, de 1992 à 1998, après 7 ans passés dans le monastère bénédictin de Saint-Wandrille. Il retourne ensuite en Ile-de-France et Esteville devient de nouveau sa réisidence secondaire, son lieu de repos à la campagne, où il se rend par intermittence jusqu’à quelques jours avant son décès, survenu le 22 janvier 2007 à Paris. Conformément à sa volonté, il est inhumé dans le cimetière d’Esteville aux côtés de plusieurs dizaines de compagnons d’Emmaüs, dont les tous premiers.

En 2023, une résidence sociale toute neuve est inaugurée pour permettre l’accueil d’une vingtaine de personnes en grande précarité.

Lucie Coutaz, Georges Legay et les compagnons

Lucie Coutaz a joué un rôle déterminant aux côtés de l’abbé Pierre. Laïc consacré, Lucie Coutaz a dédié sa vie aux autres, d’abord dans la résistance où elle se bat aux côtés du Père Henri Grouès qui prend alors le pseudonyme d’abbé Pierre. Elle devient ensuite son assistante parlementaire, quand il est député de Nancy puis elle continue le combat contre l’injustice en travaillant comme sa secrétaire particulière, devenant ainsi la cofondatrice d’Emmaüs. Lucie Coutaz aimait beaucoup Esteville. Elle y accompagnait l’abbé Pierre et l’aidait dans les diverses tâches qui lui incombaient. En 1982, elle est enterrée dans le cimetière d’Esteville.

Georges Legay est le premier compagnon de la communauté de Neuilly-Plaisance en Seine-Saint-Denis, où tout a commencé en 1949. En 1966, Georges décède en région parisienne et son corps est amené à Esteville pour y être inhumé. Il est le premier compagnon à être enterré ici, où Emmaüs possède deux terrains dans les deux cimetières de la commune. Environ 80 compagnons y reposent. La tombe de l’abbé Pierre se trouve au milieu de celles des compagnons, près de l’église Saint Firmin d’Esteville, conformément à sa demande, sous le bras d’un crucifix récupéré lors d’un ramassage dans la cour d’une ferme.

Le Centre abbé Pierre – Emmaüs, aujourd’hui

En 2012, la Halte d’Emmaüs est devenue le Centre abbé Pierre – Emmaüs, qui comprend un espace d’exposition ouvert au public toute l’année. 7 salles avec une scénographie simple et efficace présentent au public le parcours d’un homme au destin hors du commun : moine, résistant, parlementaire, militant de la paix dans le monde, créateur du Mouvement Emmaüs dans une quarantaine de pays, bâtisseur de milliers de logements et provocateur de nombreuses initiatives pour un monde plus fraternel. Le Centre abbé Pierre – Emmaüs présente le Mouvement Emmaüs International aujourd’hui dans une cinquantaine de pays et montre que le combat de l’abbé Pierre se poursuit de multiples manières. Celui qui se voulait « frère des pauvres et provocateurs de paix » continue de soulager les détresses des femmes et des hommes et d’aider ainsi à bâtir une société meilleure.

Un documentaire du Centre abbé Pierre – Emmaüs (2018)

En 2018, le Centre abbé Pierre – Emmaüs a réalisé et édité en DVD un long-métrage documentaire intitulé « Ressourcement et combats : l’abbé Pierre à Esteville ». Ce film de 52 mn dévoile une facette intime et méconnue de l’abbé Pierre. Il raconte sa vie quotidienne et la façon dont il se ressourçait, en amont de ses engagements publics : sa spiritualité, ses habitudes de vie, ses goûts, ses relations humaines, les objets qui étaient importants, ses états d’âme, sa préparation d’actions militantes… Le documentaire s’appuie sur les témoignages de personnes qui l’ont bien connu, notamment à Esteville. En s’appuyant sur sa chambre, laissée dans l’état d’origine, il raconte beaucoup de choses anecdotiques, profondes ou drôles, sur les coulisses d’une vie passée au service des plus démunis.

Téléchargez le bon de commande du DVD

Un reportage réalisé par la télévision en 1998 (auteur : Alex Décotte)

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